Auteur/autrice : Emmanuelle Johanna LIHAN

  • Les défis du doublage et du son en France : plongée chez Adrénaline Studio

    Les défis du doublage et du son en France : plongée chez Adrénaline Studio

    Le doublage, la voix off et l’ingénierie sonore sont essentiels à l’industrie audiovisuelle française, permettant aux films, séries ou jeux vidéo d’atteindre un large public francophone. Mais derrière les voix familières, les studios comme Adrénaline Studio, à Lyon, font face à une pression économique croissante : budgets réduits, contraintes des plateformes de streaming, et montée de l’intelligence artificielle.

    Une qualité qui a un coût

    Adapter un programme en français, c’est bien plus que poser une voix sur une image. Entre le casting, l’adaptation des textes, la synchronisation labiale et le mixage, chaque étape est coûteuse. Élodie Nguyen : L’art de façonner le son

    « On passe notre temps à régler des problèmes techniques », confie Élodie Nguyen, ingénieure du son chez Adrénaline. « Le matériel est cher, tout doit être mis à jour en permanence. »

    Le studio, connu pour ses versions françaises de de l’animé Kingdom ou d’autres séries comme Parasite et Ariol, continue de viser l’excellence malgré les restrictions budgétaires, souvent pointées du doigt sur les réseaux sociaux comme cause d’une baisse de qualité.

    Pression des plateformes

    Avec Netflix, Disney, ou Amazon, la demande de doublages en français explose. Adrénaline a travaillé sur Kingdom ou Gigantosaurus, mais ces projets imposent des délais courts et des moyens limités. Produire vite et bien devient un casse-tête. La création sonore, notamment pour des univers imaginaires, reste une spécialité du studio, mais nécessite du temps et des outils complexes :

    « Les sons de vaisseaux spatiaux, ça n’existe pas, on les invente. »

    L’IA, entre menace et outil

    La synthèse vocale progresse et inquiète : voix artificielles crédibles, synchronisation automatique… certains y voient la fin du doublage humain. Élodie reste lucide mais confiante :

    « L’IA nous bouscule, mais elle n’a pas encore l’émotion humaine. Il faut apprendre à en faire un allié. »

    Pourtant, sur les réseaux, beaucoup annoncent une substitution massive :

    « 100 % des doubleurs vont être remplacés. »

    Le danger est réel pour les revenus des artistes et ingénieurs du son. En France, les professionnels du doublage bénéficient de droits et doivent être crédités au générique. Cela garantit une reconnaissance, mais augmente aussi les coûts pour les studios. L’audiodescription, autre service exigeant, souffre elle aussi de baisses de tarifs. Pour Adrénaline, maintenir la qualité dans ce contexte devient un défi quotidien.

    S’adapter ou disparaître

    Face à ces contraintes, certains studios résistent en se diversifiant : bruitages, mixage 5.1, jeux vidéo, signatures sonores… Adrénaline Studio mise sur cette polyvalence et sur la formation, en collaborant avec des écoles spécialisées. Pour Élodie, une chose est sûre :

    « Même si le doublage s’effondrait, je continuerais dans le son. »

  • Élodie Nguyen : L’art de façonner le son

    Élodie Nguyen : L’art de façonner le son

    À 21 ans, Élodie Nguyen, jeune lyonnaise passionnée par le son, s’est déjà taillé une place dans le monde exigeant de l’ingénierie sonore. Ingénieure du son, ou technicienne son comme elle se décrit elle-même, Élodie a transformé son amour pour la musique en une carrière où créativité et technicité se rencontrent. Dans ce portrait, elle nous raconte son parcours, ses motivations et sa vision d’un métier en pleine évolution.

    Une passion pour la jeune femme depuis l’enfance

    Élodie a grandi entourée de musique.

    « En fait, depuis toute petite, je fais de la musique et j’ai fait une dizaine d’années de musique classique, donc violon, piano et… », confie-t-elle.

    Cette immersion précoce dans l’univers musical a forgé son lien indéfectible avec le son. Pourtant, au lycée, elle réalise qu’une carrière de musicienne professionnelle n’est pas son ambition.

    « Je savais que je ne voulais pas devenir musicienne professionnelle pour certaines raisons, mais je savais aussi que je voulais faire un métier ou travailler dans un domaine en lien avec le son. En fait, j’imaginais pas trop mon avenir sans son. »

    C’est par un heureux hasard, grâce à une conversation avec sa cousine, qu’Élodie découvre le métier d’ingénieure du son.

    « C’est par hasard en fait qu’on m’a parlé de ce métier-là. C’est ma cousine qui m’en a parlé, mais elle ne connaissait pas ce métier. »

    Intriguée, elle se lance dans des recherches, visite des écoles et décide de tenter l’aventure.

    « Je me suis lancée dans ces études pour tester. Finalement, ça m’a plu. Donc je suis là aujourd’hui. »

    Un parcours formateur et polyvalent

    Élodie intègre l’Institut international de l’image et du son à Troyes, une école privée spécialisée dans le cinéma, mais dotée d’une filière son. Son cursus, qu’elle décrit comme « très global », mêle théorie et pratique.

    « Beaucoup de cours théoriques durant la première année, parce que le son, c’est un phénomène physique, etc. Faut comprendre certains calculs, etc. Mais aussi en termes de pratique, j’ai appris à travailler dans un studio de post-production comme j’ai appris à travailler en plateau télé ou à la radio. »

    En trois ans, dont une dernière année en alternance, Élodie se spécialise en design audiovisuel. Elle touche à tout : tournages, post-production pour le cinéma et la télévision, et même le live. Cette polyvalence lui permet de décrocher un emploi dès décembre 2024, à peine deux semaines après la fin de ses études.

    « Je sais pas si c’est par chance ou pas, mais deux semaines après, j’avais trouvé un boulot. Et depuis, je suis ici. »

    Une journée dans la peau d’une ingénieure de Son

    Le quotidien d’Élodie est rythmé par la diversité des tâches.

    « Je fais des trucs variés, mais si je veux faire une journée type, eh bien, j’arrive le matin. »

    Lorsqu’un enregistrement est prévu, elle arrive tôt pour préparer le studio, installer les micros et accueillir comédiens et clients.

    « Ensuite, il faut accueillir le comédien et les potentiels clients, parce qu’il est possible qu’il y ait des clients qui viennent en présentiel pour assister à la session d’enregistrement. »

    Elle veille à maintenir une bonne ambiance tout en « drivant » la séance, un rôle qui demande à la fois rigueur et aisance relationnelle.

    Après l’enregistrement, place à la post-production, où la jeune femme travaille seule dans son studio.

    « Donc là, je suis toute seule dans mon studio, il n’y a plus le client, il n’y a plus le comédien, ils sont repartis. Il n’y a plus que moi et les machines. »

    Elle utilise principalement ProTools, un logiciel d’édition et de mixage sonore qu’elle considère comme une référence dans l’industrie.

    Créer des sons uniques

    Ce qui passionne Élodie, c’est le travail sur la matière sonore, en particulier la création de sons irréels. Elle module, transforme et façonne ces sons pour obtenir des résultats uniques. Mais ce qu’elle préfère c’est de créer des sons qui n’existe pas.

    « Le sound design, c’est quelque chose que j’aime bien. Pour être précis, c’est la création sonore de tous les sons qui ne sont pas réalistes. […] Le truc classique des vaisseaux spatiaux, ça n’existe pas en vrai, tu vois. Il faut vraiment créer le truc un peu à partir du réel, à partir des sons existants. » GLOSSAIRE

    Si son studio est spécialisé dans le doublage et la voix, Élodie apprécie également le côté humain de son métier.

    « En arrivant ici, je me rends compte qu’il y a un certain côté humain qui me plaît plus que ce que je n’aurais imaginé. Je rencontre pas mal de comédiens, […] et c’est cool. »

    Les défis du métier

    Le métier d’ingénieur du son n’est pas sans obstacles, notamment sur le plan technique.

    « On passe la plupart du temps à régler des problèmes techniques parce qu’on travaille sur des ordis, on est branché avec plein de câbles différents, avec du matériel hardware, etc. Donc, il y a souvent des bugs sur ProTools. »

    Élodie, encore jeune dans le métier, avoue découvrir et apprendre au quotidien.

    « Vu que j’ai fini mes études il n’y a pas si longtemps que ça, je ne connais pas tout. Je découvre encore, donc il y a des fois où je patauge un peu un certain temps, mais on finit par s’en sortir. »

    L’Impact de l’Intelligence Artificielle

    Comme dans de nombreux secteurs, l’intelligence artificielle (IA) bouscule le domaine du son, particulièrement dans le doublage.

    « L’intelligence artificielle, ça impacte notre domaine, notamment au niveau de la voix. Il y a les IA sur la voix qui sont en train de se développer à une vitesse phénoménale. »

    Élodie, loin de voir cela comme une menace, y perçoit une opportunité.

    « Il faut apprendre à les gérer, ces IA. Et en fait, je pense qu’il faut apprendre à en faire une force, c’est tout. »

    Elle compare cette transition à celle de l’analogique au numérique : ceux qui s’adaptent prospèrent, les autres risquent de stagner. Cependant, elle reste confiante dans la pérennité de son métier.

    « Est-ce que vraiment ça va s’effondrer totalement ? Honnêtement, je pense pas trop. »

    Pour elle, l’aspect humain et éthique du travail sonore reste irremplaçable.

    « Il y a, pour l’instant, dans les voix avec des IA, un truc qui fait que ce n’est pas humain, et certains clients, ne le veulent pas. »

    Une carrière en évolution

    Élodie se projette avec pragmatisme. Si elle apprécie son poste actuel, elle n’est pas certaine d’y passer toute sa carrière.

    « C’est les débuts, donc je sais pas si, pour être honnête, je sais pas si je finirai ma carrière ici, par exemple. »

    Son amour pour le sound design, plus que pour le doublage, pourrait la pousser à explorer d’autres facettes de l’ingénierie sonore. En attendant, Élodie savoure l’apprentissage et les rencontres que son métier lui offre. Avec sa passion, sa curiosité et son ouverture d’esprit, nul doute qu’elle continuera à façonner des univers sonores uniques, qu’ils soient pour le cinéma, la télévision ou au-delà.

  • Législation du doublage et de la voix off dans l’audiovisuel : un cadre en pleine évolution

    Législation du doublage et de la voix off dans l’audiovisuel : un cadre en pleine évolution

    Le doublage et la voix off, piliers de l’industrie audiovisuelle, permettent de rendre les contenus accessibles à des publics internationaux tout en enrichissant la narration. Cependant, ces pratiques sont encadrées par une législation complexe, qui varie selon les pays et évolue avec les avancées technologiques, notamment l’essor de l’intelligence artificielle (IA). Cet article explore les cadres légaux régissant le doublage et la voix off en France et à l’international, en mettant l’accent sur les droits des artistes, les contrats, les rémunérations et les enjeux liés à l’IA.

    En France, l’audiovisuel est réglementé à deux niveaux : national, via l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), et européen, à travers la directive Services de médias audiovisuels (SMA). Ces réglementations visent à garantir la liberté de communication, la protection des mineurs, l’accessibilité des contenus et le respect des droits d’auteur et voisins.

    Droits des artistes-interprètes

    Les comédiens de doublage et de voix off sont considérés comme des artistes-interprètes, protégés par le Code de la propriété intellectuelle (CPI). Ce dernier confère des droits voisins, qui permettent aux artistes d’autoriser ou d’interdire l’utilisation de leur prestation vocale et d’en percevoir une rémunération. Ces droits s’appliquent à la fixation, la reproduction et la communication au public de leur voix. La durée de protection est généralement de 50 ans à partir de la première communication publique de la prestation.

    « Toute utilisation de la voix d’un artiste sans consentement préalable est interdite et constitue une atteinte à la propriété intellectuelle », rappelle Damien Laquet, un professionnel du doublage.

    Contrats et conventions

    Le cadre contractuel est essentiel pour protéger les droits des comédiens. L’Association LESVOIX.fr, en collaboration avec le Syndicat des Producteurs de Sons pour la Publicité (SPSP), a élaboré un modèle de contrat pour les voix off publicitaires, respectant le Code du travail et le CPI. Ce contrat précise les modalités d’exploitation (radio, TV, Internet) et la rémunération, qui inclut :

    Un cachet pour la prestation, basé sur un salaire minimum (SMIC) multiplié par le nombre d’heures travaillées.

    Des droits d’exploitation (droits voisins), négociés en fonction de la durée, des supports et des territoires de diffusion.

    Pour le doublage, la convention DAD-R (Droits des Artistes dans leur activité de Doublage) fixe les règles de rémunération. Depuis 2004, elle impose un paiement à la ligne (50 caractères par ligne), avec un minimum garanti et des pourcentages supplémentaires pour les droits d’exploitation. Cette convention interdit les forfaits horaires ou par produit, garantissant une rémunération équitable.

    « L’Accord National des Salaires du Doublage détermine le prix à la ligne pour tout type de travail de doublage, afin que l’achat de droits soit valide », explique lesvoix.fr

    Statut des intermittents

    La majorité des comédiens de doublage et de voix off en France bénéficient du statut d’intermittent du spectacle, unique en Europe. Ce statut permet de travailler pour plusieurs employeurs sous forme de CDD d’usage, avec des droits aux congés payés gérés par la Caisse des Congés Spectacles (Audiens). Pour maintenir ce statut, les artistes doivent justifier d’un minimum de 507 heures de travail sur 12 mois.

    Cependant, ce système est exigeant, car les périodes creuses peuvent compliquer l’atteinte de ce seuil.

    Enjeux internationaux

    À l’échelle européenne, la directive SMA, révisée en 2018, établit un socle commun pour les services audiovisuels, incluant le doublage et la voix off. Elle promeut la production d’œuvres européennes, l’accessibilité pour les personnes handicapées (via l’audiodescription et le sous-titrage) et la protection des mineurs.

    Les plateformes comme Netflix doivent respecter ces règles, notamment en matière de confidentialité des projets, souvent régie par des accords de confidentialité (NDA).

    Dans des pays comme les États-Unis, le doublage est moins réglementé, mais les contrats sont strictement négociés par des agents ou des syndicats comme la SAG-AFTRA. Les rémunérations varient fortement selon la notoriété de l’artiste et l’ampleur du projet, allant de 250 à 300 € par jour pour un débutant à des cachets à six chiffres pour des stars.

    L’impact de l’intelligence artificielle

    L’essor de l’IA générative bouleverse le paysage du doublage et de la voix off. Des outils de synthèse vocale permettent de reproduire des voix humaines, menaçant les emplois des comédiens. En France, l’Association LESVOIX.fr et des syndicats comme le SFA et SNAPAC-CFDT militent pour une régulation. Leur pétition #TouchePasMaVF, qui a recueilli plus de 230 000 signatures, appelle à légiférer pour protéger les artistes et préserver la diversité culturelle.

    « L’IA va, je pense, supprimer pas mal de travail pour les comédiens. Ces liens ne pourront jamais remplacer une personne, notamment dans sa touche artistique », confie Mélissa, chargée de production à Adrenaline Studio. Mélissa Rosenblatt, Chargée de production audiovisuelle passionnée

    En 2024, un label « Interprétation humaine » a été lancé par le Syndicat national de l’édition pour valoriser les prestations humaines, notamment dans le livre audio. Ce mouvement reflète une volonté de protéger l’authenticité artistique face à l’IA.

    Contrats de confidentialité et droits d’image

    Dans le cadre de projets sensibles, comme ceux pour Netflix, les contrats de confidentialité sont monnaie courante. Ils interdisent aux comédiens, techniciens ou stagiaires de divulguer des informations sur les projets avant leur sortie.

    De plus, la voix étant considérée comme une donnée à caractère personnel (article 9 du Code civil), son utilisation nécessite un consentement écrit, notamment pour les mineurs.

    Rémunération et défis économiques

    La rémunération dans le doublage et la voix off varie selon le type de projet :

    Doublage : Payé à la ligne (environ 4 à 6 € par ligne en France), avec des compléments pour les droits d’exploitation.

    Voix off publicitaire : Forfaitaire, de 100 à 750 € de l’heure, selon l’expérience et la diffusion. Les droits voisins peuvent représenter jusqu’à 80 % du cachet.

    Documentaires et narration : Souvent négociés au gré à gré, avec un minimum basé sur le SMIC.

    Depuis le Covid, l’industrie audiovisuelle fait face à des périodes creuses, notamment en été, ce qui complique la stabilité financière des intermittents.

    Perspectives d’avenir

    La législation du doublage et de la voix off doit s’adapter aux évolutions technologiques et économiques.

    Les professionnels appellent à une régulation plus stricte de l’IA pour protéger les emplois.

    Une harmonisation européenne des droits voisins pour garantir une rémunération équitable.

    Un soutien accru à la formation, via des écoles comme l’EFDV ou l’AFDAS, pour préparer les nouvelles générations.

    « Il faut être passionné, sinon ça n’ira jamais. C’est un métier de passion », insiste Mélissa, soulignant l’importance de la résilience face aux défis du secteur.

    Le doublage et la voix off, au cœur de l’audiovisuel, reposent sur un cadre légal complexe visant à protéger les artistes tout en favorisant l’accessibilité des contenus. En France, des conventions comme la DAD-R et des organismes comme l’Arcom garantissent des pratiques équitables, mais l’arrivée de l’IA pose de nouveaux défis.

    À l’international, la directive SMA et les pratiques locales façonnent un paysage varié. Alors que le secteur évolue, la mobilisation des professionnels, comme à travers #TouchePasMaVF, montre leur détermination à préserver l’humain au cœur de cet art. Pour les aspirants comédiens, la passion et la formation restent les clés pour naviguer dans ce milieu exigeant mais riche en opportunités.

  • Mélissa Rosenblatt, Chargée de production audiovisuelle passionnée

    Mélissa Rosenblatt, Chargée de production audiovisuelle passionnée

    Dans le monde effervescent de l’audiovisuel, Mélissa se démarque par son dynamisme et son engagement. Chargée de production au studio récemment renommé Adrenaline Studio à Lyon, elle partage son parcours, ses défis et sa vision avec une sincérité désarmante. Rencontre avec une professionnelle passionnée, dont le quotidien est rythmé par l’organisation, le stress et une profonde humanité.

    Parcours d’une chargée de production passionnée

    Mélissa a toujours su qu’elle voulait évoluer dans l’audiovisuel. Dès le lycée, elle s’immerge dans cet univers en suivant une spécialité cinéma au lycée de Minster en Alsace.

    « J’ai commencé le cinéma au lycée », raconte-t-elle. Ce premier pas l’amène à poursuivre un BTS Audiovisuel en gestion de production à Montbéliard, suivi d’une troisième année en alternance à l’école des arts. Cette expérience hybride, mêlant théorie et pratique, lui permet de plonger dans le concret du métier. « Je me suis dit que ça pouvait être un bon moyen de combiner le professionnel et les cours théoriques qu’on pouvait avoir en classe, qui sont donnés par des professionnels également », explique-t-elle.

    Trouver une alternance n’a pas été une mince affaire.

    « J’ai eu beaucoup de mal à trouver une alternance, car dans ce milieu, c’est assez compliqué. Il y a beaucoup plus de demandes que d’offres », confie Mélissa.

    Pourtant, sa détermination l’a menée jusqu’au studio, où elle occupe depuis décembre 2024 le poste de chargée de production.

    Un quotidien de couteau suisse

    Le rôle de Mélissa est aussi varié qu’exigeant.

    « En tant que chargée de production, c’est vrai qu’on est amené à avoir beaucoup de missions, notamment les suivis de projet », détaille-t-elle.

    Gestion des comédiens, déclarations administratives, contrats de travail, coordination avec les intermittents et les partenaires : elle est, comme elle le dit elle-même, « un peu un couteau suisse ». Son travail oscille entre la pré-production, plus axée sur le terrain et le tournage, et la post-production, où elle collabore avec des partenaires pour le mixage et autres étapes techniques.

    Selon une étude de 2024, le secteur audiovisuel français emploie plus de 100 000 intermittents, un statut que Mélissa côtoie quotidiennement dans son travail.

    Cette polyvalence demande une grande capacité d’adaptation et une maîtrise du stress.

    « Il faut savoir prendre sur soi. Ce n’est pas toujours facile de rester calme face aux intempéries », admet elle.

    Pourtant, c’est dans cette intensité qu’elle trouve du sens :

    « Je pense qu’il faut apprendre à gérer le stress aussi, c’est important. On est amené à être souvent sous pression du fait des différentes missions qu’on peut avoir. »

    Le recrutement des comédiens : un art à part entière

    Une grande partie de son travail consiste à gérer les comédiens, qu’il s’agisse de recruter des talents confirmés ou de dénicher de nouvelles voix.

    « Il y a plusieurs façons de faire pour le recrutement des comédiens. On peut soit avoir des comédiens avec qui on travaille déjà depuis un moment, soit c’est le client lui-même qui va nous dire : j’ai besoin d’un comédien comme ça », explique Mélissa.

    Les castings, qu’ils se déroulent en studio ou à distance via des home studios pour les comédiens étrangers, sont un moment clé.

    « On leur donne la bande rythmo avec le texte qu’ils doivent enregistrer, et chacun passe les uns après les autres. Ensuite, on envoie tout au client et il choisit. »

    Travailler avec des plateformes comme Netflix impose également une rigueur particulière.

    « La plupart de nos projets sont soumis à un contrat de confidentialité, notamment quand on travaille pour le groupe Netflix », précise-t-elle.

    Elle veille à ce que comédiens et stagiaires signent ces accords pour préserver la confidentialité des projets, comme la version française de l’animé Kingdom ou d’autres séries comme Parasite et Ariol.

    L’impact de l’intelligence artificielle sur le doublage audiovisuel

    Interrogée sur l’impact de l’intelligence artificielle dans son domaine, Mélissa se montre partagée.

    « D’un côté, je trouve ça super cool dans le sens où ça permet de développer pas mal de choses qui soient pratiques au quotidien », reconnaît-elle.

    Cependant, dans le domaine du doublage, elle craint une menace pour les comédiens.

    « Ça va, je pense, supprimer pas mal de travail pour les comédiens. […] Ces liens ne pourront jamais remplacer une personne, une vraie personne, notamment dans sa touche artistique », déplore-t-elle.

    Malgré ces inquiétudes, elle reste pragmatique : « On est obligé de faire avec. »

    Une touche culturelle au cœur du studio

    Au-delà de la production, Mélissa s’investit dans l’organisation d’événements culturels pour faire vivre le studio.

    « On organise tous les trois ou quatre mois une expo, un vernissage avec des artistes qui viennent de Lyon ou pas », raconte-t-elle.

    Ces soirées, mêlant peinture, musique et rencontres, ne rapportent pas directement de bénéfices financiers, mais elles enrichissent le réseau du studio.

    « Ça peut être des ingénieurs du son qui viennent découvrir, ou des clients. Ça peut rapporter de nouveaux contrats », ajoute-t-elle.

    Ces initiatives incarnent l’esprit d’Adrenaline Studio : un lieu vivant, en constante évolution.

    Une transition vers de nouveaux horizons

    Le studio, anciennement nommé Studio O’Bahamas, a récemment pris un nouveau départ sous le nom d’Adrenaline Studio.

    « C’était l’occasion d’évoluer et de voir autre chose », confie Mélissa.

    Ce changement, motivé par la fin d’une collaboration avec un studio parisien et l’envie de se tourner vers de nouveaux projets, symbolise une ambition renouvelée.

    « J’espère que ce changement va nous apporter plus de projets, encore plus d’animés, plus de films, et projets d’entreprises », espère-t-elle, tout en reconnaissant les défis de l’industrie audiovisuelle post-Covid.

    Pour ceux qui souhaitent se lancer dans la production, Mélissa insiste sur la passion et la résilience.

    En tant que chargée de production audiovisuelle, il faut être déterminé et ne pas se laisser submerger par ses émotions, être focus sur son objectif et surtout ne pas abandonner, parce que ce n’est pas un métier facile, c’est un métier de passion », conseille-t-elle.

    Elle encourage à multiplier les projets, même modestes, pour apprendre et évoluer. « Croyez en vos rêves. Il ne faut pas faire ce métier pour de l’argent facile. »

    Une vision d’avenir

    À long terme, Mélissa envisage d’explorer d’autres horizons, peut-être dans la production musicale ou cinématographique.

    « J’aimerais bien rester dans la production, mais pourquoi pas dans le domaine musical plutôt que la post-prod ? », s’interroge-t-elle.

    Une chose est sûre : son énergie et sa passion continueront de la porter, dans un secteur où, comme elle le dit, « ça peut être chaud comme froid dans un jour ».

    Mélissa incarne cette nouvelle génération de professionnels de l’audiovisuel, qui allient rigueur, créativité et détermination pour faire vivre des projets uniques. À travers son engagement, Adrenaline Studio s’affirme comme un espace de création et de rencontres, prêt à relever les défis de demain.

  • Damien Laquet, parcours d’un comédien caméléon, entre planches, studios et cartoons.

    Damien Laquet, parcours d’un comédien caméléon, entre planches, studios et cartoons.

    Il a prêté sa voix aux Lapins Crétins dans le monde entier, donné vie à des dizaines de personnages de mangas et de jeux vidéo, animé des émissions télé, foulé les planches dans plus de quinze comédies… Pourtant, derrière cette impressionnante galerie de rôles, Damien Laquet conserve une simplicité presque déconcertante, mêlée d’un enthousiasme contagieux.

    Comédien tout-terrain

    Cela fait plus de 25 ans que Damien évolue dans le monde du spectacle. Tout a commencé par la radio, sur les ondes d’NRJ, avant de bifurquer vers le théâtre, la télévision, le doublage et même la formation.

    « Je suis comédien, mais au sens large. Théâtre, tournage, voix off, doublage, présentation d’événements… Je multiplie les formats », s’exprime Damien lors de nos échanges.

    Cette pluralité, il l’embrasse pleinement, sans jamais donner l’impression de se disperser. Il produit lui-même certains spectacles, joue dans plusieurs pièces en parallèle, collabore avec des artistes reconnus comme Jacques Chambon (Merlin dans Kaamelott) ou Barbara Sonnino (Roméo et Juliette), et n’hésite pas à monter sur scène avec un orchestre à ses côtés.

    Une voix bien connue… sans qu’on le sache

    Si son visage n’est pas encore célèbre, sa voix, elle, vous est probablement familière. Damien est la voix officielle des Lapins Crétins depuis 2013.

    « Je suis l’unique comédien à interpréter tous les Lapins. »

     Une performance vocale unique, à l’image de son savoir-faire dans le cartoon.

    « C’est ma signature. On me demande souvent dix ou douze voix différentes sur un même projet. C’est ce que j’adore. »

    Publicités télé, habillages radio, messages sanitaires, jeux vidéo, livres pour enfants ou boîtes à histoires : la voix de Damien se faufile partout, souvent là où on ne l’attend pas. Il double également plus de 70 mangas, une quarantaine de fictions, et prête son timbre à des marques comme Babybel, McDonald’s, Dash ou Direct Assurance.

    Un métier de l’ombre… et de précision

    Damien connaît sur le bout des lèvres l’univers feutré des studios d’enregistrement. Il y entre avec une forme d’improvisation maîtrisée :

    « Souvent, on ne sait pas à quoi s’attendre. On ne connaît pas les textes, ni le ton attendu. Il faut être prêt à tout. »

    Une flexibilité qui demande rigueur, énergie… et hygiène de vie. Pas question de faire la fête jusqu’à l’aube :

    « Je suis un très gros consommateur de citron frais avec du miel et du thym. Je ne bois que ça le matin. »

    Ce goût du défi constant s’accompagne d’un conseil qu’il aime transmettre à ses élèves – car Damien est aussi formateur en voix off et doublage :

    « Avoir une jolie voix ne suffit pas. Il faut savoir jouer, incarner, se laisser diriger. »

    Un quotidien en mouvement

    Tournages, enregistrements, répétitions, conventions, rendez-vous de production… Une semaine dans la vie de Damien ressemble à un puzzle serré.

    « Il y a des jours où on refuse du travail parce que le planning ne le permet pas. C’est frustrant, mais ça fait partie du métier. »

     Il raconte avec humour les journées où il enchaîne trois séances de voix avant d’enfiler un costume pour monter sur scène le soir-même.

    Un métier en pleine mutation

    Le monde de la voix n’échappe pas aux mutations technologiques, à commencer par l’intelligence artificielle.

    « Le métier change énormément. Il y a vingt-cinq ans, on était à peine une trentaine à Lyon à faire de la voix. Aujourd’hui, c’est démultiplié. Et l’IA arrive. »

    Malgré les défis, Damien garde foi en la singularité humaine.

    « Ce qui fera toujours la différence, c’est l’interprétation, le cœur qu’on met dans ce qu’on fait. »

    Damien Laquet, c’est cette voix qui fait sourire, frissonner, rêver. Une voix aux mille visages, portée par un comédien habité, généreux et inlassablement passionné. Que ce soit derrière un micro, sur un plateau ou face à un public, il joue, encore et toujours. Et surtout, il s’amuse.

  • Jessica Aigle, une voix pétillante

    Jessica Aigle, une voix pétillante

    On l’entend avant de la voir. Une voix qui pétille, qui s’envole dans les aigus ou s’ancre dans des graves inattendus, toujours avec une justesse qui semble effortless. Jessica Aigle, comédienne franco-américaine et figure montante du doublage, est de ces artistes qui ne rentrent pas dans une case. Entre les micros des studios lyonnais, les répétitions avec son groupe de musique et ses escapades pour croquer des lézards au crayon ou les observer au soleil, elle vit sa vie comme une partition : libre, instinctive, vibrante.

    Le doublage, une évidence inattendue

    Jessica n’avait pas prévu de faire du doublage son métier.

    « C’est venu comme ça »,

    raconte-t-elle avec un sourire en coin, presque surprise de sa propre trajectoire. Après quelques petits contrats, elle se forme auprès de deux institutions du milieu, O’bahamas et Anatole, et plonge dans cet univers en 2017. Depuis, elle enchaîne les sessions, parfois brèves, parfois intenses, d’une à trois heures, où elle donne vie à des personnages.

    « Ce n’est pas ma voix qui mène la danse, c’est le rôle. Je me glisse dans sa peau, et ça sort tout seul. »

    Pas de rituels compliqués avant une séance : Jessica travaille sa voix au naturel, au fil de ses chansons ou de ses conversations.

    « Sauf si je dois crier, là, je fais gaffe. Mais c’est rare. »

    Cette spontanéité, c’est sa marque de fabrique, celle qui fait d’elle une comédienne à part.

     

    Une artiste aux mille visages

    Si le doublage est son terrain de jeu principal, Jessica est loin de se limiter au micro. Chanteuse dans un groupe, elle explore les nuances de sa voix sur scène, sans se prendre la tête avec des exercices techniques. Dessinatrice à ses heures, elle griffonne avec la même liberté qu’elle met dans ses interprétations. Et puis, il y a les lézards.

    « Après une session, je vais souvent les observer près du studio. Ça me ressource, c’est tout simple. »

    Une pause dans la nature, un moment pour souffler, loin des projecteurs qu’elle évite sciemment :

    « Le théâtre ? Trop de flemme », plaisante-t-elle.

    L’ombre de l’IA : un cri du cœur

    Quand on aborde l’intelligence artificielle, le ton de Jessica change. Loin de la nonchalance joyeuse, elle devient incisive.

    « L’IA dans le doublage, c’est de la merde. Un robot qui débite un texte sans âme, sans intention, ça ne fait pas le poids. »

    Si elle reconnaît utiliser l’IA comme outil dans son travail artistique, elle refuse de la voir remplacer les comédiens.

    « On est déjà dans un milieu précaire, un petit écosystème. Les IA, ça risque de tout bousiller, surtout pour les indépendants comme moi. »

    Pourtant, Jessica garde une lueur d’espoir.

    « Les voix artificielles sonnent cheap, dystopiques. Je crois que les gens finiront par vouloir du vrai, de l’humain. »

    En attendant, elle continue de prêter sa voix à des personnages qui, sans elle, n’auraient pas cette étincelle. Et entre deux enregistrements, elle retourne à ses passions : chanter, dessiner, ou simplement contempler un lézard qui se dore au soleil.

  • Quel avenir pour les métiers de la voix à l’ère de l’IA ?

    Quel avenir pour les métiers de la voix à l’ère de l’IA ?

    Dans les coulisses feutrées des studios de postproduction, une révolution silencieuse est en marche. Pendant qu’un comédien pose sa voix sur un documentaire, quelque part dans le cloud, une intelligence artificielle apprend à parler, à respirer, à jouer.

    Depuis quelques années, les avancées en synthèse vocale, voice cloning et automatisation du mixage bouleversent en profondeur les métiers de la voix et du son. Certains y voient une menace, d’autres une transformation inévitable. Une chose est sûre : le métier ne sera plus jamais tout à fait le même.

    Des voix synthétiques plus vraies que nature

    Les avancées technologiques dans le domaine de l’IA vocale sont stupéfiantes. Des outils comme ElevenLabs, Respeecher ou Descript permettent désormais de créer une voix numérique à partir de quelques secondes d’enregistrement. Ces voix synthétiques lisent n’importe quel texte avec une expressivité saisissante, capables de simuler l’émotion, la fatigue ou même un éclat de rire.

    « L’IA peut imiter une pause dramatique ou une voix tremblante, mais elle ne ressent pas l’intention. C’est là que l’humain fait la différence », souligne Jessica, comédienne de doublage depuis quelques années.

    Ces technologies séduisent particulièrement les productions à petit budget : publicités locales, tutoriels YouTube, jeux vidéo mobiles ou livres audio à bas coût. En 2024, par exemple, une startup française a utilisé une voix synthétique pour narrer une série de vidéos éducatives, réduisant les coûts de production de 70 % par rapport à un enregistrement classique. Mais cette accessibilité soulève des questions : l’IA est-elle une simple alternative économique ou une menace pour les métiers traditionnels ?

    Un outil au service des studios… pour l’instant

    Dans les studios de postproduction, l’IA est déjà un allié précieux. Les algorithmes de nettoyage sonore, de correction de niveaux ou de synchronisation vocale automatisée allègent les tâches répétitives.

    « On gagne un temps fou avec ces outils. Mais le mixage final, c’est une question d’oreille et de sensibilité humaine », explique Élodie, ingénieure du son spécialisée en postproduction.

    Cependant, l’automatisation croissante interroge la place de l’humain dans le processus créatif. Si l’IA peut aligner des pistes audios ou générer une voix en quelques clics, qu’advient-il du savoir-faire artisanal des ingénieurs et des comédiens ? Pour beaucoup, l’IA reste un outil, non un remplaçant. Mais jusqu’à quand ?

    Une zone grise juridique

    Le cadre légal, lui, peine à suivre le rythme de l’innovation. Qui détient les droits sur une voix clonée ? Peut-on utiliser la voix d’un comédien sans son consentement explicite ? Ces questions restent largement sans réponse.

    « J’ai doublé un personnage pour une série animée. Quelques mois plus tard, ma voix a été utilisée dans une publicité en ligne sans que je sois informée », confie anonymement une comédienne.

    En France, le Code de la propriété intellectuelle considère la voix comme un attribut de la personnalité, offrant une certaine protection. Mais à l’ère des deepfakes vocaux, l’application de ces lois reste floue. Des collectifs d’artistes, comme le mouvement Touche pas à ma VF porté par des comédiens tels que Damien Laquet et Laurent Pasquier, militent pour une réglementation stricte. En 2023, une pétition française a recueilli plus de 10 000 signatures pour exiger un encadrement éthique de l’IA vocale, notamment sur la question du consentement et de la rémunération.

    Un enjeu culturel et artistique

    Au-delà des aspects techniques et juridiques, c’est l’essence même des métiers de la voix qui est en jeu. Le doublage, la narration ou la direction artistique reposent sur une alchimie humaine : l’interprétation, l’improvisation, la connexion émotionnelle avec un personnage ou un texte.

    « Une IA peut réciter des lignes, mais un comédien vit son rôle. Il s’adapte, il ressent, il crée », insiste Léa, comédienne de doublage.

    Cette dimension artistique est particulièrement cruciale dans des secteurs comme le cinéma ou les séries, où la voix donne vie à des personnages iconiques. Par exemple, la voix française de Tony Stark, doublée par Bernard Gabay, est indissociable du charisme du personnage pour le public francophone. Une IA pourrait-elle reproduire cette magie ? Pour l’instant, les professionnels en doutent.

    Préserver ces métiers ne signifie pas rejeter la technologie, mais plutôt défendre la valeur d’un travail incarné, sensible et collectif. Car, comme le souligne Léa,

    « une voix, ce n’est pas juste un son, c’est une histoire ».

    Vers un avenir hybride

    L’avenir des métiers de la voix s’annonce hybride, mêlant expertise humaine et outils d’IA. Les studios pourraient intégrer des « clones vocaux » encadrés par les artistes eux-mêmes, qui superviseraient leur utilisation. Des formations émergent déjà pour apprendre aux comédiens à collaborer avec ces technologies, par exemple en ajustant les paramètres d’une voix synthétique pour qu’elle reflète leur style unique.

    « On ne va pas disparaître, mais on devra s’adapter. Peut-être qu’un jour, je travaillerai main dans la main avec mon clone vocal », plaisante Jessica.

    Cette vision optimiste suppose cependant un cadre éthique et légal robuste, garantissant le respect des artistes et de leur travail.

    Donner la parole aux voix humaines

    L’IA vocale est une révolution fascinante, mais elle ne doit pas éclipser celles et ceux qui donnent vie aux mots. Les comédiens, ingénieurs du son et directeurs artistiques continueront de jouer un rôle central, à condition que la société reconnaisse leur valeur. En attendant, les voix humaines, avec leurs imperfections et leur authenticité, restent le cœur battant d’un art qui ne peut se réduire à des algorithmes.

    Le défi est clair : inventer un avenir où la technologie amplifie l’humain, sans jamais le remplacer.